L'échelle des Zagoria
Léa, photographe de vingt-cinq ans, passe souvent voir sa grand-mère Stamatia qui, selon les méandres de la mémoire, parle, raconte, invente peut-être.
Des liens de plus en plus denses se tissent entre les deux femmes. Au fil des conversations, Léa se demande pourquoi sa grand-mère, qui a quitté la Grèce une cinquantaine d’années auparavant, n’a jamais parlé de son passé.
Arrivée en fin de vie, Stamatia demande à Léa d’entreprendre à sa place le voyage aux Zagoria où elle n’est jamais retournée.
Avec en toile de fond la guerre civile et la dictature des Colonels en Grèce, ce roman inscrit une relation familiale dans l’histoire européenne du XXe siècle.
Il évoque la marge de liberté de femmes face à l’oppression, l’importance de la transmission, transmission par les mots, par la simple présence, par l’histoire, par la photo.
- Mars Marie-Bernadette, L'échelle des Zagoria
- Louvain-la-Neuve
- 2019
- Editions Academia
- ISBN : 978-2-8061-0452-6
Extraits
« Elles se la répètent, cette phrase-là. Elle est plus terrible qu’une arme. Elles se la répètent et essayent de s’en convaincre, parce qu’elles sont jeunes et que, ce qu’elles vont faire, ça va les marquer pour toujours. Jamais elles ne pourront oublier. Sont-elles indécises ? Bien sûr qu’elles hésitent. Elles hésiteront jusqu’au dernier moment. Non, pas jusqu’au dernier moment. Elles ne pourront pas se le permettre. Elles ont hésité jusqu’à la dernière semaine, elles hésiteront jusqu’au jour précédent, jusqu’à l’heure ultime. Puis elles ne penseront plus à rien, elles se refuseront le droit de penser, et elles frapperont. La violence, c’est ma tendresse à moi… Elles espèrent de tout leur cœur que c’est vrai. Que c’est une forme de tendresse. Elles voudraient tant le croire et ne plus se poser de questions. » Pages 155-156
Ce que les lectrices et lecteurs en pensent...
Je viens de refermer le livre....Un "énorme merci" à toi pour ces moments fabuleux que je viens de passer en compagnie de Stamatia et son amie Maria....Encore sous le charme de la soirée d’hier, j’ai passé un excellent dimanche envoûtée par ce récit qui m’a fait découvrir également une autre Grèce... et des pages noires, très noires de son histoire... A.B.
Je suis revenue du salon littéraire de Jodoigne avec une moisson de livres échangés... J'ai commencé mes lectures par les romans extraordinaires de Marie-Bernadette Mars : "Kilissa" et "L'échelle des Zagoria". Le premier met en scène les femmes meurtries par la guerre de Troie avec une justesse émouvante des sentiments et un souci historique pointu : un thriller psychologique résolument moderne. Le second est une ode à la mémoire familiale et à l'amour de la sauvage terre grecque du nord ouest : analyse poignante des souvenirs. A.H.
Bonjour, nous nous sommes croisées au salon du livre de Mons ! Je viens de terminer votre roman L'échelle des Zagoria et je voulais vous dire que ça m'avait beaucoup plu ! J'ai aimé votre style d'écriture en tout petits mini chapitre, les thèmes abordés, votre poésie et j'ai versé ma larme à la fin même si je me doutais que Yaya finirait par décéder ! Cela m'a fait bcp penser à mon grand-père qui était atteint de la maladie d'Alzheimer ! 💫 j'ai corné pas mal de pages qui m'ont bcp touchée ! Et ça m'a donné envie d'en savoir plus sur l'histoire de la Grèce que je ne connais pas bien. Et ça fait écho avec pas mal de choses aujourd'hui qui ne tournent pas forcément dans le bon sens ( à mon avis évidemment ) et on peut se poser la question : et moi que serais je prête à faire pour la liberté ? Je découvrirai vos autres romans avec plaisir ! M.S.